élue meilleure école de théâtre de Paris en 2018

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Le regard d’une élève des Cours sur la Master Class Spéciale Molières 2018

Joséphine Demay

Le lundi 24 septembre, le dramaturge, metteur en scène, écrivain et comédien Jean-Philippe Daguerre, accompagné des comédiens Charles Lelaure et Julie Cavana, entre dans le Théâtre des Béliers Parisiens. Le temps d’un matin, les trois artistes partagent avec leur public – élèves du Cours Acquaviva, professionnels et passionnés – leurs parcours et expériences théâtrales.

Le metteur en scène et les deux comédiens, tous deux anciens élèves du Cours Acquaviva, nous racontent leur récente aventure commune à travers la pièce contemporaine « Adieu Monsieur Haffmann » écrite par M. Daguerre, et récompensée aux Molières du printemps dernier. Le metteur en scène commence par nous raconter sa relation affective plus qu’intellectuelle avec le théâtre, la frénésie dans laquelle sa pièce s’est écrite au jour le jour, un premier jet qu’il structurera par la suite. Chez lui, la création artistique résonne comme une pulsion de vie. Après un parcours de comédien et chanteur pendant dix ans qu’il décrit lui-même comme « éclectique », Jean-Philippe Daguerre s’est peu à peu senti devenir auteur dramaturge. En cette matinée de septembre, sa voix est vive, porte, et résonne dans le théâtre, imprégnée de sa passion qui rayonne sur nous, son auditoire. La sincérité émane de l’artiste lorsqu’il nous explique son besoin de partage, et la conviction comme qualité nécessaire dans le milieu théâtral. Pour lui, le « feu sacré », plus que le talent seul, permet à l’artiste de se démarquer. Pour lui, la difficulté du travail dans le milieu théâtral, bien que réelle, ne doit être un frein à ceux qui possèdent cette force qui doit nourrir un tel parcours et choix de vie.

Jean-Philippe Daguerre nous apporte sa vision sur l’art de la mise en scène. Le choix des comédiens est essentiel, nous explique-t-il, car c’est par eux que la relation d’être vivant à être vivant s’établit avec les spectateurs. C’est eux qui, plus encore que de vivre sur scène des émotions, vont les faire partager à leur auditoire, et remplir les spectateurs d’émotions. Le comédien se sent vivre dans le théâtre et le moment où il devient artiste est pour lui magnifique et nécessaire : c’est la naissance de l’art qui fait surgir le beau, nous livre-t-il. Le jeu, pour lui, est un dialogue. Il faut le sentir, ne pas le perdre, et toujours avoir conscience du public. Jean-Philippe Daguerre se sent lié à ses comédiens à travers les émotions qu’ils lui communiquent. En tant que metteur en scène, son rôle est de développer un rapport d’enthousiasme et de partage dans sa troupe qui permettra ensuite de dégager une énergie commune qui transportera son auditoire. Conscient de ses envies, un metteur en scène doit aussi être éveillé quant aux modes actuelles. La liberté dont il bénéficie dans le cadre de la mise en scène doit être pleinement exploitée, et il ne doit pas avoir peur de faire des choix et de les défendre. Ceux-ci, cependant, doivent être mis au service de la beauté pour qu’elle s’échappe de la contrainte et aille toucher le spectateur. Les revers ont tous un sens finit-il. La remise en question nécessaire après un échec permet une réaction et un rebondissement, il n’y a pas de succès sans eux.

Pour clore cette Masterclass, Jean-Philippe Daguerre nous prodigue ses derniers conseils : ne jamais se ménager, rester curieux de ce que font les autres, ne pas avoir peur de faire des choix, de prendre des décisions, et surtout, toujours rester passionné.